Biographie - La démarche
Sophiatou Kossoko fonde la compagnie IGI en 2002 à fin de mettre la danse en lien avec d’autres disciplines artistiques telles que le chant, la musique, le théâtre, les arts plastiques, mais aussi en relation avec différentes cultures du monde. Dans ses spectacles, dialoguent l’espace commun et l’espace intime, le corps entre en jeu en tant que lien symbolique. Par la danse et son mouvement, Sophiatou invente des espaces où l’individu s’interroge sur la place qu’il veut prendre dans la société et celle que cette dernière lui laisse. Elle reçoit la bourse à l’écriture Beaumarchais-Sacd pour les pièces Mouvements-Lumières et La Tactique du Vautour.
« J’ai étudié la danse à la Doug Cruchfield ballet school de Copenhague. Cette rencontre fondamentale m’a permis non seulement d’appréhender des esthétiques différentes mais aussi de vivre des expériences scéniques variées. Doug Cruchfield influencé par la pensée de Luigi « never stop moving » et ouvert aux techniques de danse moderne classique et contemporaine, transmettait des cours de danse à un public de professionnels et d’amateurs. Pour lui la question du corps et de son mouvement était importante. Par la suite j’ai complété ma formation en suivant des stages et des sessions de recherche avec des chorégraphes, chercheurs et pédagogues d’origine et de cultures différentes. Ma collaboration avec Gérard Gourdot m’a fait prendre conscience qu’il était possible d’élargir mon mode d’expression.
La rencontre avec Ong ken Sen a été révélatrice. J’ai pu collaborer avec des artistes singuliers désirant innover, changer, évoluer. Ces expériences éclectiques m’ont permis de rencontrer des artistes internationaux et de partager leurs réflexions sur la place de la danse du mouvement et de l’art… j’ai collaboré avec Germaine Acogny pour la pièce Tchouraï, un spectacle créé d’après le texte de Xavier Orville. Robin Orlin m’a créé un solo dans le cadre du « vif du sujet » de la SACD en 2004, cette création m’a permis d’aborder autrement la question du corps politisé par l’utilisation de l’humour et de la dérision. J’ai continué à creuser ces réflexions dans ma collaboration avec la chorégraphe Latifa Laâbissi.
Mes univers multiples sont traversés par différents courants de l’histoire de la danse connus et inconnus, de l’histoire coloniale et post coloniale connue et inconnue...
L’endroit d’où je compose mes chorégraphies et mes actes performatifs, n’existe pas… Il déclenche simplement le temps d’un instant la naissance de nos rencontres…
Ce qui m’importe est ce qui existe au moment de ces rencontres.
Tout est prétexte à l’inspiration une œuvre cinématographique, une peinture, un poème, un chant, un événement historique, des histoires d’inconnu(e)s etc...
Là où le mouvement, l’humain, se niche, se déploie, se cache, se fait et se défait, se stoppe. Ce qui insiste, désiste, résiste. Un imaginaire autre…
Depuis 2014 je m’associe au festival Nio Far, et avec Pier N’doumbé & Franck Dribault, nous partageons réflexions et expériences sur l’histoire coloniale et post coloniale en France et ses répercussions sur la visibilité des artistes issus de l’histoire coloniale. »